Hello à toutes et à tous.
Bienvenue sur ce podcast dédié à la trichotillomanie. Je me présente, je suis Zoé, j’ai 24 ans et je suis trichotillomanie depuis plus de 10 ans. La trichotillomanie, c’est un trouble mental, en grande partie lié à l’anxiété, qui consiste à s’arracher les cheveux et les poils. En février 2023, dans une période assez calme de ma vie, j’ai lancé le compte Instagram @trichotillo.manie, et avec la participation de mes abonné.es, je la décris. Je parle de ses conséquences et les traitements possibles, je donne des astuces. J’analyse aussi les symboliques qui pèsent sur ces attributs que l’on arrache et qui pourtant sont une part importante de nos identités et qui sont même politiques. Mais surtout, sur ce compte, j’y poste des témoignages. Je partage vos histoires pour vous délester d’un poids, pour montrer à d’autres qu’ils et elles ne sont pas seul.es, pour briser ce sentiment de solitude qui est omniprésent quand on vit avec la trichotillomanie. Ce podcast, en fait, c’est le prolongement de ce compte Instagram. Ici, je vais vous proposer des témoignages plus longs, plus poussés, avec des personnes concernées de près. Mon but avec ces médias, c’est de sensibiliser de manière bienveillante, en douceur, pour soi même, pour un ou une proche, pour savoir.
Voilà, tu sais à quoi t’attendre. Maintenant, je vais me présenter un petit peu plus. Je te préviens juste à l’avance, je vais parler de harcèlement scolaire et de rejet. Donc, si le sujet te met mal à l’aise, ne te force pas à écouter la suite. La trichotillomanie est apparue dans ma vie au collège, dans un contexte de rejet, de désillusion, d’incompréhension. Et l’enfant sensible que j’étais a, sans grande surprise, très mal réagi à un harcèlement scolaire généralisé et quotidien qui a duré quatre ans. C’est là qu’a commencé la solitude, j’imagine. Ne pas réussir, ne pas sentir à l’aise pour en parler. Un an ou deux, après avoir commencé à arracher mes cheveux. Quand j’ai réalisé que c’était un trouble connu, qu’il y avait un nom, j’ai été effarée. Je me suis dit « Merde, ça a un nom, c’est que c’est sérieux. » Mais ça aussi, je l’ai gardé pour moi. En plus, à l’époque, il n’y avait quasiment aucune info sur le sujet. Les réseaux sociaux n’étaient pas non plus aussi développés et je n’étais pas inscrite dessus déjà, mais il y avait quand même très peu d’informations disponibles sur Google.
Mes parents ont bien fini par se rendre compte à un moment que j’avais moins de cheveux et que j’avais cette habitude de me les arracher. Mais à part me dire d’arrêter, ils étaient aussi démunis que moi. La trichotillomanie m’accompagne donc jour après jour avec des hauts et des bas. Je ne m’éloigne plus de ma collection de pinces à épiler. Je porte des bonnets, des foulards. J’essaie de les protéger comme je peux, mais je n’ai souvent pas l’énergie de lutter contre moi même. Moi, j’avais les cheveux courts quand j’étais enfant, mais j’ai toujours eu envie de les avoir longs, comme les princesses auxquelles je m’identifiais sûrement à l’époque. Mais quand je les ai eus, enfin, ces cheveux longs, jusqu’en bas du dos, la trichotillomanie est venue tout ruiner, année après année. La psychanalyse y trouverait matière à réflexion, je pense. À l’époque donc, je n’ai quasiment rien trouvé sur le sujet. Mais je suis persuadée que si j’avais trouvé des ressources à l’époque pour m’aider à comprendre, à relativiser, à gérer… Les années suivantes, elles auraient été beaucoup plus simples, beaucoup moins culpabilisantes et beaucoup moins solitaires.
C’est ce que je veux offrir aux personnes nouvellement trichotillomanes et aussi aux personnes qui le sont depuis longtemps et qui ont besoin de soutien, d’en parler, d’être reconnues.
Je veux aussi que ces médias soient les vôtres. Vos témoignages, vos astuces. Je pense que dans ce genre d’expérience où tout le monde vit très différemment une même situation, il y a aussi beaucoup de choses en commun et sur lesquelles on peut s’entraider, partager.
C’est la première fois que j’anime un podcast et j’avoue que l’exercice me plaît. J’espère m’améliorer rapidement. J’apprends à lâcher prise, un incontournable quand on vit avec un trouble. Ceci, c’est d’ailleurs ma voix off quand je fais attention à comment je m’exprime. Celle pendant les interviews et les conversations avec mes invités sera bien différente, mais tant pis.
J’espère vraiment que ce podcast pourra avoir de l’impact, qu’il aidera et qu’il vous plaira. Je vous remercie d’avoir écouté cet épisode présentation et je vous invite à aller écouter le premier épisode avec Audrey.
À bientôt et merci encore pour votre soutien
Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (également désigné par le sigle DSM, abréviation de l'anglais : Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) est un ouvrage de référence publié par l'Association américaine de psychiatrie (American Psychiatric Association ou APA) décrivant et classifiant les troubles mentaux.
Troubles obsessionnels compulsifs (TOC) : symptômes, diagnostic et évolution.
Compilation illustrée de conseils, d'informations, d'astuces, de témoignages, d'analyses, etc.
Des conversations à coeur ouvert avec des personnes touchées de proraux de personnes variées
Trichotillomanes, proches, soignant.es, chercheur.ses... tous les témoignages sont bienvenus pour visibiliser la trichotillomanie !
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